Centre de Recherche sur les Poétiques du XIXe siècle

Doctorat

Docteurs

  • Titre de la Thèse: La théâtralité dans le roman chez Stendhal et Balzac : une enquête de poétique historique des genres
  • Fonction: Maître de conférences à l'Université Paris-Nanterre

Agathe Novak-Lechevalier

La théâtralité dans le roman chez Stendhal et Balzac : une enquête de poétique historique des genres, sous la direction de Dominique Combe. Thèse soutenue en 2007. 

S’il ne peut être question de théâtralité dans un roman que comme effet de lecture, cette expérience courante est fréquemment invoquée par les lecteurs comme par la critique. La notion de théâtralité reste cependant souvent imprécise et donc peu opératoire. Pour en expliquer les modes d’apparition et les propriétés dans les romans de Balzac et de Stendhal, il importe d’abord de la replacer dans le cadre d’un questionnement relevant d’une poétique historique des genres. Ce travail tente donc d’éclaircir ce que recouvre la notion de théâtralité depuis le texte fondateur que constitue la Poétique d’Aristote, pour mieux montrer d’une part, comment, au XIXe siècle, émerge l’idée d’un effet de théâtre indépendant du contexte énonciatif dramatique, et d’autre part, pourquoi la promotion du genre romanesque passe alors par un rapprochement avec le théâtre. À partir de cette analyse, qui met au jour un certain nombre de traits fonctionnant comme des marqueurs de théâtralité, il s’agit d’étudier la manière dont ces traits, réunis en configuration, contribuent à la théâtralisation de la scène romanesque. Il apparaît que c’est sur la mise en scène du dialogue par le discours narratif que repose l’effet de théâtralité, et que la variété des traits retenus permet d’éclairer les différences qui séparent les esthétiques romanesques de Stendhal et de Balzac. L’adoption par le roman du modèle théâtral est enfin inséparable d’une herméneutique et d’une pragmatique : informant l’univers romanesque, ce modèle renseigne le lecteur sur le fonctionnement des ressorts sociaux ; régulant le rapport du lecteur à la fiction, il permet d’articuler un paroxysme émotionnel et une distanciation critique.

Publications

Monographies
Houellebecq, l’art de la consolation, Stock, 2018.
 
Directions d’ouvrages
Le Théâtre de Balzac. Splendeur et misère d’un parent pauvre, dir. avec Éric Bordas, Classiques Garnier, 2019.

Cahier Michel Houellebecq (dir.) ; éditions de l’Herne, 2017.

Le Faux au XIXe siècle, 
dir. avec Nicolas Wanlin, 2012. Disponible en ligne

Stendhal / théâtre
(dir.), L’Année stendhalienne, n°11, Honoré Champion, 2012.
 
Editions scientifiques
La Carte et le Territoirede Michel Houellebecq, édition avec préface, notes et dossier ; Flammarion, « GF », 2016.

Splendeurs et misères des courtisanes d’Honoré de Balzac, Gallimard, « Foliothèque », 2010.
 
Préfaces
« Histoire d’une révolution », préface àEn présence de Schopenhauer de Michel Houellebecq (L’Herne, « Carnets », 2017)

« Là où ça compte », préface à Non réconciliéde Michel Houellebecq (Gallimard, « Poésie », 2014)

Articles sur la littérature contemporaine
« Figures humaines », dans Emmanuel Carrère, Faire effraction dans le réel, Laurent Demanze et Dominique Rabaté (dir.), P.O.L., 2018, p. 505-517. 

« À la dérobée », dans Yasmina Reza, Au bout de la nuit l’amitié, L’Atelier du roman, n°91, septembre 2017.

« Porté disparu : Michel Houellebecq et l’art de l’évanouissement », dans Raphaël Baroni et Samuel Estier (dir.), Les « voix » de Michel Houellebecq. Actes du colloque de Lausanne, Fabula, mars 2017. 

« “Au fond de l’inconnu” : linéaments d’une étude de décohérence fictionnelle », Res Futurae, n°8, « Les utopies de Michel Houellebecq » (Marc Atallah dir.), 2016.

« Soumission, la littérature comme résistance », section « Rebonds » de Libération le 2 mars 2015, disponible en ligne – repris dansHouellebecq, L’Herne, 2017, p. 154-155.

« Le pathétique en lisière », dans Bruno Viard et Sabine Van Wesemael (dir.), L’Unité de l’œuvre de Michel Houellebecq, Garnier, 2013, p. 67-80.
 
Articles sur la littérature du XIXe siècle
« Le discours comme actions : les échanges dans Le Faiseur de Balzac », Le Théâtre de Balzac, Garnier, 2019.

« Sociotope du théâtre et métaphore du théâtre du monde dans le roman balzacien », Revue des sciences humaines, n°323, « Balzac et l’homme social » dirigé par José-Luis Diaz, Presses Universitaires du Septentrion, juillet-septembre 2016. 

« George Sand, une théâtralité singulière ? Indiana et Mauprat au regard des romans de Stendhal et de Balzac », dans Écriture, performance et théâtralité dans l’œuvre de George Sand, Olivier Bara et Cathy Nesci (dir.), Ellug, 2013, p. 27-43.

« Du mystère médiéval aux Mystères urbains : la théâtralité des Mystères de Londres de Paul Féval », Autour de Vallès, n°43, « Les mystères urbains au XIXe siècle : le roman de l’histoire sociale », 2013, p. 47-58.

« De la poussière aux étoiles : biographies d’artistes de cirque au XIXe siècle », Autour de Vallès, n°42, « Littérature et cirque », Chirat, 2012, p. 63-79.

« Féder, ou ce que dit le théâtre du monde », L’Année stendhalienne, n° 9, 2010, p. 259-276.

« Lucien Leuwen : le théâtre de l’Histoire », L’Année stendhalienne, n° 9, 2010, p. 137-152.
 
Entretiens
« En compagnie des spectres », entretien avec Lydie Salvayre, Le Magasin du XIXe siècle, n°7, 2017.

« Forces de propulsion du XIXe siècle », entretien avec Emmanuel Carrère, Le Magasin du XIXe siècle, n°6, 2016. 

« Le XIXe siècle, knocked out ? », entretien avec Éric Chevillard, Le Magasin du XIXe siècle, n°5, 2015, p. 11-23.

« Le capital au XIXe siècle : la revanche de Vautrin », entretien avec Thomas Piketty, Le Magasin du XIXe siècle, n°4, 2014, p. 12-24.

« Chercher la femme », entretien avec Laure Adler, Le Magasin du XIXe siècle, n° 3, 2013, p. 10-19.

« L’inflexion des voix chères qui se sont tues », entretien avec Denis Podalydès, Le Magasin du XIXe siècle, n° 2, 2012, p. 11-25.

« La possibilité d’un XIXe siècle », entretien avec Michel Houellebecq, Le Magasin du XIXe siècle, n°1, octobre 2011, p. 7-21.