Centre de Recherche sur les Poétiques du XIXe siècle

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    CRP19, 17, rue de la Sorbonne, 75005, Paris (bureau F013)

Doctorat

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  • Titre de la Thèse: Victor Hugo et la « langue des ténébreux » : argot entre oppression et misère

Eleonora Bellentani

Victor Hugo et la « langue des ténébreux » : argot entre oppression et misère. Thèse réalisée en cotutelle sous la direction de Henri Scepi (Université Sorbonne Nouvelle) et Francesca Lorandini (Università degli Studi di Modena e Reggio Emilia)

Le but de ce projet, c’est d’analyser le rôle de l’argot sur le plan stylistique et poétique dans l’œuvre romanesque de Victor Hugo : je me propose de vérifier comment l’usus hugolien se relie à l’intérêt de l’auteur pour les langues étrangères et s’éloigne de la langue de la clarté figée au XVII siècle. À présent, il n’y a que des études circonscrites, telles que Parent (2003), qui analyse l’argot dans Le Dernier Jour d’un Condamné (1829) : il n’existe pas d’études consacrées à l’importance stylistique et poétique de l’argot dans l’entière œuvre romanesque hugolienne. Mon projet de recherche se propose de combler cette lacune.

Je vais d’abord systématiser la pensée hugolienne sur le langage : cela me permettra de définir les caractéristiques de l’argot dans mon corpus, constitué par Les Misérables (1862), Le Dernier Jour d’un Condamné (1829) et Claude Gueux (1834) vont servir de contrepoint. Ensuite, je ferai une comparaison avec la conception de l’argot de Honoré de Balzac et Émile Zola : je pourrai ainsi examiner comment change son rôle dans des écritures et des poétiques différentes. Par la suite, j’analyserai quelques traductions italiennes de mon corpus, afin de vérifier si la valeur stylistique et poétique de l’argot a été comprise et respectée. Je me propose enfin un défi, celui de suggérer une continuité poétique entre l’argot hugolien et l’argot de Louis-Ferdinand Céline. Ainsi, ce projet de recherche me permettra de démontrer non seulement la modernité du discours hugolien sur le langage, mais aussi que Hugo ne se sert pas de l’argot que pour créer un effet de véridicité dans ses romans ; au contraire, il s’agit d’un élément poétique et stylistique fondamental de son écriture, qu’il faut donc garder en traduction. Mon travail me permettra aussi de suggérer l’existence d’un possible lien intertextuel entre Hugo et les auteurs que je vais intégrer à mon analyse.

Publications

Traductions d’ouvrage
- Richard Connell, Il gioco più pericoloso, Parma, Nuova Editrice Berti, 2023.
- Charlotte Perkins Gilman, Quando ero una strega, Parma, Nuova Editrice Berti, 2022.

Articles
- « Plurilinguisme et traductions : L’Homme qui Rit de Victor Hugo. Etude des épiphanies plurilingues », L’Echo Hugo. Bulletin de la Société des Amis de Victor Hugo, n° 21, 2023, p. 21-28.

Comptes rendus
• « Traduction et écriture : l’art de Gianni Celati », Acta fabula, vol. 26, n° 1, Trouver sa voix, Janvier 2025, diponible en ligne

Entretiens
- « Tradurre è procedere senza mai uscire dalla carreggiata: intervista con Ottavio Fatica »,Version italienne de « « Traduire, c’est avancer sans jamais quitter la chaussée » Entretien avec Ottavio Fatica, par Eleonora Bellentani », paru dans Acta fabula, vol. 26, n° 2. (À paraître, Ri.tra. rivista di traduzione: teorie pratiche storie, Università di Torino, Dipartimento di Studi Umanistici.)
- « « Traduire, c’est avancer sans jamais quitter la chaussée » Entretien avec Ottavio Fatica, par Eleonora Bellentani », Acta fabula, vol. 26, n° 2, Entretiens, Février 2025, disponible en ligne.