Notre thèse vise à révéler le sens du passé par rapport à « l'enfance » et à la « Guerre mondiale » dans les œuvres de Sidonie-Gabriel Colette et de Marguerite Duras. Notre étude explore le « passé » à deux niveaux. Le premier niveau consiste à comprendre comment le passé de l'enfance de chaque auteur s'incarne dans leur travail et comment les personnages perçoivent le passé. Le deuxième niveau consiste à examiner comment la « guerre » est devenue un "passé inoubliable” pour chaque auteur et comment elle a influé sur leur écriture. La première étape de notre travail sera d'examiner comment le passé de "l'enfance" prend forme chez nos deux auteurs. Cela ne se limite pas à confronter les anecdotes biographiques des auteurs aux événements narrés dans l'œuvre, mais vise à révéler que la représentation du passé est un principe puissant et constitue un mécanisme qui rend possible l'acte d'écrire. Notre deuxième travail examinera la façon dont le grand événement social, la « Guerre mondiale », a affecté les écrits de ces deux auteurs. Dans le cas de Colette, son écriture, jusque-là centrée sur la vie personnelle des personnages féminins, s'est développée en une écriture sociale qui reflète le pessimisme des individus qui devaient vivre dans une société d'après-guerre bouleversée au sortir de la Première Guerre mondiale. En ce qui concerne Duras, Il est bien connu qu’elle a travaillé comme résistante pendant la Seconde Guerre mondiale et que le thème de la guerre joue un rôle important dans ses écrits. Nous examinerons comment les événements de la Seconde Guerre mondiale ont affecté Duras et révélerons que la « guerre », avec « l'enfance », constituent les deux grands axes de son travail.