Centre de Recherche sur les Poétiques du XIXe siècle

Evenements

17h-19h Salle Mezzanine de la maison de la recherche de la Sorbonne Nouvelle (4 rue des Irlandais) Paris
22
Février 2023

Littérature et émotions : la colère et le dégoût de la seconde moitié du XIXe siècle aux années 1930

4e séance du séminaire des doctorants du CRP19.
Avec les interventions d'Inji Hwang et Giulia Mela, et la participation de Philippe Roussin (EHESS).

Programme 

Inji Hwang, "La drmatisation de l'émotion populaire chez Hugo et Zola

Pur, dynamique, potentiellement dangereux et violent... La représentation du peuple dans la littérature du XIXe siècle a souvent trait à la question de l’émotion et de l’énergie. La colère, l’émotion qui fait sortir le peuple de son inertie et le conduit à se mobiliser, est centrale dans une telle représentation. Il existe dans la colère un potentiel d’énergie, un potentiel d’action qui peut donner lieu à une force narrative, surtout dans les romans portant sur le mouvement populaire. En m'appuyant sur des romans de Hugo et de Zola, j'aborderai dans cet exposé la poétique de l'émotion, c'est-à-dire la façon dont les écrivains esthétisent la colère populaire, la façon dont ils dramatisent chaque étape de la progression émotionnelle pour produire des effets désirés, narratif et idéologique. 

Giulia Mela, "« Un sous-Zola sans essor » : Louis-Ferdinand Céline et la tradition esthétique du XIXe siècle"
Au lendemain de la publication de l’article « Plaidoyer pour le naturalisme » d’André Thérive (Comœdia, 3 mai 1927) et de Mort de la pensée bourgeoise d’Emmanuel Berl (1929), un très vif débat s’engage sur le « retour à Zola ». C’est entre 1929 et 1932 que la revue Monde, dirigée par Henri Barbusse, mène sa célèbre enquête sur la réception de l’œuvre zolienne, modèle indéniable de la littérature prolétarienne (Henry Poulaille) et populiste (André Thérive, Léon Lemonnier) des années 1930. Dans un débat largement politisé qui voit l’affrontement des écrivains de gauche groupés autour des revues Europe et Monde d’un côté (Barbusse, Jean-Richard Bloch, Jean Guéhenno, Emmanuel Berl…) et de l’autre la Nouvelle Revue française (Gide, Jacques Rivière), l’inscription dans la lignée de l’esthétique du dégoût développée dès la seconde moitié du XIXe siècle ne va pas de soi ; au contraire, s’avère parfois ambiguë, voire contradictoire. Nous montrerons les enjeux littéraires, idéologiques et politiques qui sous-tendent la réception de l’esthétique naturaliste, en montrant dans quelle mesure Louis-Ferdinand Céline engage un dialogue constant avec le modèle zolien et questionne en profondeur le débat contemporain.

Programme complet du séminaire au lien suivant